Dernière succursale d’IBM en Europe, l’usine Altis va céder la place à Altis International, une société à part entière qui souhaite diversifier ses activités en évoluant dans la monde des nanotechnologies. Après la divulgation du plan de reprise par Yazid Sabeg, la balle est maintenant dans le camp des représentants du personnel qui doivent approuver le projet de cession.

Même si tout n’est pas encore totalement réglé, l’avenir du site Altis implanté à Corbeil-Essonnes et au Coudray-Montceaux semble assuré avec un montage stratégique et financier dévoilé au cours d’une conférence de presse qui s’est déroulée dans les locaux de l’entreprise, le vendredi 25 juin 2010. Yazid Sabeg, le futur acquéreur, a confirmé une offre d’achat « irrévocable » d’ores et déjà acceptée par les deux actionnaires que sont IBM et Infineon. Pour sa part, l’industriel qui est également commissaire à la Diversité et à l'Égalité des chances met une quarantaine de millions d’euros dans la corbeille de la nouvelle société baptisée Altis International. Par ailleurs, trente millions d’euros sous forme d’emprunts « sécurisés » sont acquis et seront complétés par cinquante autres qui seraient accordés par le Fond d’Investissement Stratégique (FSI) et des investisseurs étrangers. Le Russe AFK Sistema pourrait compléter le tour de table financier en  lâchant une vingtaine de millions d’euros. Des discussions sont toujours en cours à ce sujet.  

Vers de nouveaux marchés

Selon Yazid Sabeg, la nouvelle société Altis International devra, afin de se développer, obtenir de nouveaux marchés dans le domaine des composants à haute technicité. Il s’agira de s’attaquer aux  réseaux de communication et au calcul intensif de haute performance. « Nous avons négocié une technologie supplémentaire qui est celle du silicium-germanium, technique très importante pour évoluer dans les secteurs militaires et civiles avec, notamment, les télécommunications  à très haute performance qui n’existent pas en France », a-t-il précisé. Altis International devra également disposer des ses propres capacités techniques, notamment pour le design, et d’une force commerciale autonome.

Près de 400 emplois supprimés

Yazid Sabeg l’a confirmé, la création d’Altis International passe inévitablement par la case plan social. Ainsi, ce sont 400 postes qui vont être supprimés sur les 1.300 que compte actuellement l’usine Altis. Reste que les représentants du personnel, via les organisations syndicales, doivent se prononcer sur le plan de reprise soumis au cours du Comité d’Entreprise (CE) exceptionnel convoqué le 25 juin 2010. Les premières consultations devraient débuter le 28 juin. Ce même jour sera lancée une expertise Sindex, ce qui devrait permettre aux syndicats de se prononcer en toute connaissance de cause.