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Au cours d'une visite dans les locaux d'Altis organisée le jeudi 1er juillet 2010, Christian Estrosi a cautionné le plan de reprise du fabricant de semi-conducteurs échafaudé par Yazid Sabeg. Devant les salariés, le ministre de l'Industrie a confirmé l'attachement de l'Etat à une entreprise qu'il considère comme l'un des fleurons industriel français.

Près d'une semaine après l'offre d'achat « irrévocable » d'Altis Semiconductor formulée par Yazid Sabeg, Christian Estrosi a souhaité rencontrer les salariés de l'entreprise pour leur confirmer le soutien de l'Etat dans le plan de reprise. Aux côtés de nombreuses personnalités locales et départementales, le ministre de l'Industrie a estimé qu'Altis était, dans le domaine des hautes technologies et des semi-conducteurs, l'un des fleurons de l'industrie française, voire mondiale. « Lorsque nous avons plusieurs centaines d'emplois directs et indirects fortement qualifiés, à forte valeur ajoutée, l'Etat ne pouvait pas rester indifférent », a-t-il déclaré en évoquant un enjeu d'avenir important pour la sortie de crise et la compétition mondiale qui se jouera sur l'innovation. Christian Estrosi a confirmé qu'Altis est quasiment sauvée. « Les actes qui interviendront dans les jours qui viennent mettront définitivement un terme aux inquiétude que nous avons connu depuis un an ! » Selon le ministre, quelques dernières précisions doivent encore conforter le montage financier. « L'Etat sera présent au rendez-vous avec, notamment, le Fond Stratégique d'Investissement et sans doute avec d'autres interventions ! En tous cas, le gouvernement ne laissera pas tomber Altis et l'ensemble de ses salariés ! »

Le ministre découvre le savoir-faire d’Altis.

Encore quelques inquiétudes chez les syndicats

Pour les syndicats, la venue surprise du ministre de l’Industrie est le signe qu’il se passe actuellement quelque chose de positif pour l’avenir d’Altis. Toutefois, certaines inquiétudes demeurent, notamment au niveau des 20 millions qui doivent être accordés par le Fond Stratégique d’Investissement (FSI). « Nous n’avons aucune date, ni aucune garantie », estime-t-on du côté de la CFTC. « Si la somme promise par le FSI tardait à venir, Altis serait condamnée à vivre sur ses seules réserves et donc à mourir à court terme ! »

Bernard Gaudin

Des motivations politiques ?

Interrogé par les journalistes sur l’aspect politique de sa démarche, Christian Estrosi a répondu à la question par des interrogations. « Vous croyez que l’avenir industriel de la France est une raison politique ? Ce sont des raisons politiques qui poussent à faire avancer des dossiers qui seront, sans doute, créateurs de richesses pour les 20 ou 30 ans qui viennent ? Franchement, si nous n’étions pas aux côtés d’Altis, nous serions tout simplement indignes de nos responsabilités ! » Questionné sur l’éventualité d’un soutien personnel à Serge Dassault, Christian a répondu assez sèchement. « Je ne répond pas à une question qui me parait totalement incongrue et inappropriée ! »